Historique

Après des essais sur la Dune du Pyla à Arcachon, dans la neige des Alpes et sur les pistes du Sahara Algérien, Citroën lance cinq véhicules chenillés vers le Niger. C’est ainsi que la première liaison automobile transsaharienne de Tougourt à Tombouctou aller et retour est réalisée dans l’hiver 1922-1923 sous les ordres de G.M. Haardt et de L. Audouin-Dubreuil.

Mais Citroën et Haardt voient plus grand et le 28 octobre 1924 c’est le départ de la «Mission Centre Afrique». Huit autochenilles vont relier Colomb-Béchar à Madagascar.

Ce formidable raid qui dure presque un an est plus connu sous le nom de «La Croisière Noire». La Mission emmène en plus des mécaniciens, un cinéaste Léon Poirier et son opérateur, un peintre Alexandre Yacovlef, des scientifiques…

La moisson de documents ethnographiques est énorme. Au retour, des expositions sont organisées et le film après une première à l’Opéra de Paris fait le tour du monde.

Puis c’est la « Mission Centre Asie, » plus connue sous le nom de «Croisière Jaune » 1931-1932.

Son but était de relier les territoires sous mandat français du Moyen Orient (Liban et Syrie) à ceux d’Extrême Orient (Indochine et Tonkin).

Pour au total une quarantaine d’hommes avec les mécaniciens, l’expédition emmène un peintre, une équipe cinéma et des scientifiques dont le Père T. de Chardin. Deux ans avant le départ, des caravanes constituent les dépôts d’essence et de pièces détachées.

Le trajet initial devait partir de Beyrouth, rallier Pékin en passant au nord de l’Himalaya en territoire soviétique et revenir par la Birmanie,l’Inde et la Perse. Mais l’URSS ferme ses frontières trois mois avant la date du départ.

Les sept grosses voitures c6, étudiées et construites pour le raid, ne pourront passer à travers l’Himalaya. En deux mois André Citroën fait construire sept autres voitures plus légères, des P19 équipées de moteurs C4F, destinées à tenter le passage des Pamir en suivant les pistes muletières empruntées par les caravanes.

C’est le Groupe Pamir, sous les ordres de G.M. Haardt et Louis Audoin-Dubreuil, qui partira de Beyrouth. Les sept C6, appelées Groupe Chine, partiront de Pékin sous les ordres de Victor Point et rouleront vers l’ouest pour essayer de faire la jonction après le franchissement de l’Himalaya. Le Groupe Pamir attaque la montagne de Shrinagar avec deux véhicules, le Scarabée d’Or, la voiture de Haardt et le Croissant d’Argent, celle d’Audoin-Dubreuil.

Les deux autochenilles abandonnent à Gilgit après des cols à 4.200 m et sont laissées sur place. Haardt et ses compagnons continuent à cheval et rejoignent 1.000 kilomètres plus loin le Groupe Chine qui est à Ouroumtsi dans le Sing Kiang, prisonnier du Maréchal King, un rebelle au pouvoir central. Enfin réunis, les membres de la Mission Centre-Asie rejoignent Pékin le 12 février 1932. La Mission embarque pour gagner l’Indochine par la mer et G.M. Haardt meurt le 16 mars à l’escale de Hong-Kong. André Citroën décide le retour anticipé en France de la Croisière Jaune. Le 4 avril 1932, la Mission embarque sur le Félix Roussel et ramène le corps de son chef.