Le jour où j’ai rencontré Jacques Joubert

Le jour où j’ai rencontré Jacques Joubert.

C’est en 1981, entre Bordeaux et Périgueux, en traversant en voiture le village de Camps, que pour moi, l’aventure a commencé …. Près de la route, dans un champ entouré de grillage, pourrissait une autochenille Citroën-Kégresse. Je n’en avais jamais vue « en vrai ».

Toutes mes lectures de jeunesse remontèrent à la surface. La première traversée du Sahara, la Croisière Noire, la Croisière Jaune….

J’ai pu racheter l’épave. Le vendeur m’indiqua le nom d’un certain Jacques Joubert de Montauban qui me dit-il, restaurait un modèle similaire …. En rentrant vers notre ferme, dans les Alpes de Haute Provence, je convainquis ma femme Dominique de nous arrêter chez ce fameux Joubert.

J’avais trouvé l’homme qu’il me fallait. Il nous reçut sa femme et lui avec beaucoup de gentillesse.

Il savait tout sur les véhicules de la Mission Centre Asie et particulièrement sur ceux du Groupe Pamir. Il avait étudié la voiture du Mans, la seule qui soit arrivée jusqu’à nous « complète » si on peut dire. Il en avait reconstruit un exemplaire qu’il baptisa « Croissant d’Argent ». Il était d’une grande précision et n’acceptait pas « l’à peu près ». Le moindre boulon, le moindre accessoire était le bon. Je me souviens de son agacement de voir un rétroviseur rond sur la voiture du Mans alors qu’ils étaient ovales. Les photos de la mission étaient examinées à la loupe et souvent, plus tard, nous nous téléphonions pour nous faire part d’une découverte. Pour refaire la mienne, il fallait le bon châssis, le bon moteur, Il m’avait passé sa passion du détail vrai ! Pas d’à peu prés ! Tout devait être accepté par Jacques, de l’extincteur au delco-magnéto en passant par la commande à main de l’accélérateur, le moteur de l’essuie-glace,  le fameux rétroviseur ovale et la petite porte sur le côté gauche du rouleau de franchissement ….

Citroën avait à l’époque fêté le cinquantenaire du départ de la Croisière Jaune.

Jacques Joubert reçut à cette occasion les mécaniciens Cécillon et Corset et leur offrit une ballade en autochenille dans les rues de Montauban…. Des gens merveilleux que nous avons harcelés de questions. Il reste un mystère que nous n’avons pas résolu…. Celui de la présence des fameux tubes ……  Nous avons posé de nombreuses questions aux survivants de la mission, conscients qu’après eux personne ne pourrait répondre à nos interrogations…

A notre question qu’est-ce qui vous a paru le plus difficile pendant le voyage, Cécillon et Corset se sont regardés en souriant et ont dit : « Passer la seconde » tellement les voitures étaient surchargées….

J’ai reconstruit la voiture n°5 du Groupe Pamir. La voiture dite « cinéma lourd ».

Plus tard nous avons reconstruit les remorques de nos voitures que nous avons pu charger des valises et des accessoires de la mission.

Nos deux voitures ont fait l’objet d’un reportage près de Montauban.

    Jacques Joubert est le seul que je connaisse qui soit allé à Gilgit au Pakistan sur les traces des voitures abandonnées par le groupe Pamir.

  La consécration fut Rétromobile 2004 . Etaient exposées ensemble les voitures du Mans, de Citroën, de Jacques Joubert et la mienne…

Merci Jacques.

    Rétromobile 2004, le petit fils d’André Citroën nous rend visite au stand des Croisières…

 

Jacques Joubert nous a quittés le 18 novembre 2015.

Une réflexion sur « Le jour où j’ai rencontré Jacques Joubert »

  1. Pau le 9 décembre 2020.
    A l’attention de Monsieur Eric Deschamps,
    Suite à un article concernant la question: à quoi pouvait servir les 2 tubes et les 2 grosses sacoches cylindriques sur la Kegresse P17 ?
    Après l’étude des photos, ils utilisaient des grappins pour ancrer le véhicule afin de passer les fleuves et les passages difficiles. Je pense que les poulies et les piquets étaient dans les sacoches et l’axe du grappin dans les tubes. Cela reste une supposition de ma part.

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